Le lot initial dénomme BraveHeart est dédié aux développeurs et aux primo adoptants, d’après le communiqué de l’entreprise. Le PinePhone ne vient pas avec une image préinstallée, mais plutôt avec une image de test qui permet de vérifier que le hardware est fonctionnel. Il est prévu que les utilisateurs procèdent au choix du système d’exploitation de leur choix. D’Ubuntu Touch à Sailfish OS, plusieurs images sont disponibles, mais sont pour la plupart (sinon toutes) en alpha.
Le PinePhone s'appuie sur un système sur puce Allwinner A64 architecturé autour de quatre processeurs Cortex A53 à 1,2 GHz. La puce est gravée en 40nm. C'est la même que la société utilise sur le PINE A64 – un concurrent du Raspberry Pi. L'appareil a 2 Go de mémoire vive, un GPU Mali-400, 16 Go dédiés au stockage, et une batterie de 2750mAh. La caméra arrière est de 5MP, celle avant est de 2MP, l'écran est à cristaux liquides et de dimensions 1440×720 et la batterie est amovible. Il y a une prise casque, un port USB-C et un support pour un emplacement MicroSD à partir duquel l'on peut gérer la procédure de démarrage du système d'exploitation. Le modem cellulaire est une grande puce séparée qui est soudée sur la carte mère : un Quectel EG25-G.
Lorsque l'on regarde en dessous du couvercle arrière du téléphone, on aperçoit un dispositif spécial. Près du coin supérieur droit se trouve une grille 2x3 de pins dorés qui peuvent fournir de l'énergie, des signaux I2C et d’usage général (General Purpose Input Output – GPIO à un accessoire). C'est probablement pour exploiter cette grille de pins que l'entreprise a annoncé au cours du mois de décembre de l'année précédente qu'un de clavier est prévu pour l'année en cours. L'entreprise serait encore penchée sur sa conception. Elle a toutefois laissé filtrer que le design s'inspire du clavier des ordinateurs Psion Série 5 des années 1990.
A l'arrière, on retrouve en sus un ensemble de six kill switches. Les utilisateurs peuvent s'en servir pour désactiver les paires Modem/GPS et Wi-Fi/Bluetooth, le microphone, la caméra arrière et la caméra avant. Le dernier, qui n'est pas lié à une fonctionnalité de confidentialité, est un interrupteur pour la prise casque. Le commutateur de la prise casque bascule du mode de fonctionnement normal à un port UART. Avec un câble USB-A 3,5 mm (mâle-mâle) , il est possible d'effectuer une connexion série du PinePhone et faire du débogage.
Avec le Librem 5, le PinePhone fait partie des projets de smartphones orientés Linux les plus en vus du moment. La possibilité pour l’utilisateur de choisir son système d’exploitation permet au PinePhone de se démarquer du Librem 5 qui n’offre que PureOS – un dérivé de Debian – comme système d’exploitation. Bien sûr, les férus d’informatique pourront procéder aux adaptations nécessaires pour installer l’OS de leur choix, mais on anticipe qu’il s’agit d’un point faible pour le Librem 5 puisque l’utilisateur lambda se retrouve hors jeu.
Le catalogue d’applications disponible est un point faible du PinePhone. En fait, c’est le volet que les concepteurs de ce smartphone ne semblent pas aborder pour le moment. À la réalité c’est le problème auquel on se heurte avec ces projets orientés Linux sur smartphone : l’absence d’écosystème d’applications fourni comme c’est le cas pour Android et iOS. Combler le gap avec les stores de Google et d’Apple repose sur la capacité des porteurs du projet PinePhone à mettre sur pied un store conséquent d’applications natives. À côté de ces dernières, les applications HTML 5 constituent une autre voie de sortie comme l’ont annoncé les têtes derrière le projet Librem 5. Après, tout repose sur l’aptitude des porteurs de projet à fédérer les efforts d’une communauté – condition qu’aucun n’a pu remplir jusqu’ici.
Depuis les annonces initiales faisant état de la disponibilité future de ce smartphone, il y a une constante additionnelle : son coût. Le PinePhone est disponible pour 150 dollars et cela ne devrait pas changer.
Source : PINE64
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