La première chose à noter est que HongMeng est le nom du système d’exploitation pour le marché chinois. Le constructeur d’équipements de télécommunications vient d’annoncer que l’OS sera désigné sous le nom HarmonyOS ailleurs qu’en Chine. Ce système d’exploitation a fait l’objet de beaucoup de spéculations quant à savoir s’il serait basé sur Linux ou simplement un fork d’Android. Ce que Huawei répond lors de la HDC 2019 est qu’HarmonyOS est architecturé autour d’un micronoyau. En termes d’usages, la firme chinoise souligne qu’il assurera la prise en charge d’une panoplie d’appareils : smartphones, haut-parleurs intelligents, systèmes embarqués au sein des véhicules, etc. Bref, un système d’exploitation avec une forte orientation objets connectés et applications industrielles. En fait, les responsables de l’entreprise ont fait mention extensive de Fuchsia OS de Google pour faire comprendre ce qu’est HarmonyOS. La firme est allée sur le terrain des comparaisons entre micronoyaux et avance que les communications entre processus sous HarmonyOS sont 5 fois plus rapides que dans le cas Fuchsia OS.
Le système d’exploitation est attendu en septembre sur les appareils de la série haut de gamme Huawei Mate 30, ce qui laisse penser qu’il est prêt pour opérer dans la filière des smartphones. Mais, les déclarations des responsables de l’entreprise jettent des doutes quant à savoir si l’indépendance à Alphabet et à Android est acquise. En effet, Richard Yu a déclaré que c’est dans le cas où l’entreprise ne pourra plus s’appuyer sur Android qu’elle passera à HarmonyOS.
Après, ce positionnement peut être compréhensible quand on sait que battre Android et iOS ne se résume pas à lancer un système d’exploitation. En sus, il faut un écosystème de développeurs et d’applications conséquent. C’est de façon probable pour se donner le temps d’atteindre cet objectif que Huawei va devoir continuer à faire usage d’Android sur ses smartphones. La firme chinoise n’est pas la seule à essayer de s’extirper de l’hégémonie des Américains en la matière. Le Coréen Samsung Electronics peine à fédérer les efforts autour de son système d’exploitation pour appareils mobiles – Tizen. Mais, Huawei compte actionner certains leviers pour y parvenir. L’entreprise entend s’appuyer sur la taille du marché chinois. «
« Le marché chinois est énorme. Il y a beaucoup d'utilisateurs ce qui engendrera beaucoup de demandes. Les résoudre se traduira par de nombreuses applications, produits et quand cela se produira, il y aura, à partir de la périphérie, création d'un écosystème de base et le marché chinois va se mettre à stimuler le marché extérieur », commente un investisseur chinois.
D’après les chiffres publiés par Huawei, l’entreprise compte déjà 800 000 développeurs autour de son écosystème de produits. Au travers d’incitatifs financiers conséquents, l’entreprise entend amener d’autres dans son giron. De façon concrète, Huawei entend proposer une réduction beaucoup plus importante des frais imposés au développeurs sur son store d’applications en comparaison à Google et Apple. On parle de 30 % dans le cas des firmes américaines alors que Huawei promet de monter jusqu’à un maximum de 15 %.
Huawei entend procéder à la publication du code source d’HarmonyOS en open source pour favoriser son adoption à large échelle. En attendant de voir l’OS à l’œuvre sur un smartphone, l’entreprise fait savoir qu’elle présentera le premier appareil doté de l’OS ce weekend – un téléviseur connecté. Ce sera le début d’une vague de lancement de dispositifs sous HarmonyOS qui va courir jusqu’à 2022.
Source : Reuters
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