Les banques envisagent de liquider des milliards de dettes détenues dans X
Elon Musk aurait contracté une dette de 13 milliards de dollars auprès de plusieurs banques afin de racheter Twitter en octobre 2022. L'opération a coûté la bagatelle de 44 milliards de dollars, mais la valeur de la plateforme de médias sociaux à commencer à dévisser au fur et à mesure qu'Elon Musk s'efforçait de mettre en œuvre ses réformes. En janvier 2024, Twitter (rebaptisé X) avait perdu 72 % de sa valeur et ne valait plus que 12,3 milliards de dollars.
Aujourd'hui, il est difficile d'évaluer avec précision la valeur réelle de la plateforme, mais les analystes considèrent ce fiasco comme le pire investissement pour ces banques depuis la crise de 2008. Des sources interrogées par le Wall Street Journal ont déclaré que les banques se préparent à se débarrasser de la dette accordée à Elon Musk. Morgan Stanley mène la charge, espérant vendre la dette senior à « un prix compris entre 90 et 95 cents par dollar ».
Les banquiers de Morgan Stanley auraient contacté les investisseurs pour la vente prévue pour à la fin du mois de janvier 2025. Bank of America et Barclays font partie des prêteurs. Ensemble, les banques envisageraient de se débarrasser de 3 milliards de dollars de dette accordée à Elon Musk pour le rachat de Twitter. Des personnes au fait des plans de Morgan Stanley ont déclaré au média que les banques espèrent tout en conservant les titres plus juniors.
Selon les sources, les banques ont récemment vendu environ un milliard de dollars de dette à plusieurs investisseurs dans le cadre d'une transaction privée. Pour vendre la dette, les banquiers devront convaincre les investisseurs que les finances de la plateforme se sont stabilisées. La récente montée en puissance d'Elon Musk et son alliance avec le président américain Donald Trump semblent avoir contribué à changer le récit autour de la trésorerie de X.
« Les investisseurs ont contacté les banques et ont manifesté leur intérêt pour l'achat de la dette de l'entreprise parce qu'ils pensent que les finances de l'entreprise sont sur une trajectoire ascendante », a déclaré l'une des personnes familières avec le dossier. Mais le scepticisme ne s'est pas totalement dissipé.
Les banques n'ont jamais révélé comment elles évaluaient les prêts. Mais certains actionnaires de Twitter ont déprécié la valeur comptable de leur investissement dans l'entreprise de 75 %. Par exemple, Fidelity a déprécié sa participation dans le réseau social d'Elon Musk à deux reprises l'année dernière.
Un courriel d'Elon Musk indique « X atteint à peine le seuil de rentabilité »
Les résultats médiocres qui ont suivi l'acquisition de la plateforme par Elon Musk ont fait chuter sa valeur. De nombreux changements controversés initiés par Elon Musk ont provoqué un exode des annonceurs, que la société a eu du mal à faire revenir. Le milliardaire d'affaires s'est ensuite lancé dans un bras de fer avec les annonceurs en les accusant d'avoir organisé un boycott de son réseau social, ce qui a dégradé davantage les rapports entre les deux parties.
Selon le rapport du Wall Street Journal, dans un courriel adressé au personnel en janvier, Elon Musk a souligné l'influence et le pouvoir croissants de l'entreprise, mais a indiqué que les finances restent problématiques. « La croissance du nombre d'utilisateurs est stagnante, les revenus ne sont pas impressionnants et nous atteignons à peine le seuil de rentabilité », aurait déclaré Elon Musk dans ce mémo interne, qui a été examiné par le Wall Street Journal.
Quelques heures après la publication en ligne du rapport, Elon Musk a posté sur X qu'il n'avait pas envoyé un tel courriel. Il est important de souligner qu'Elon Musk avait prévu que X atteindrait le seuil de rentabilité en 2023, ce qui n'a pas été fait. En avril 2023, il avait déclaré que Twitter était quasiment parvenu à l'équilibre financier, mais les rapports avaient révélé ensuite que l'état de la société n'a cessé de se dégrader depuis l'opération de rachat d'octobre 2022.
Les banques ne financent pas les acquisitions dans l'intention de conserver longtemps la dette. En général, elles organisent une vente à des investisseurs extérieurs dans les mois qui suivent leur engagement à financer l'opération. Mais en période de volatilité, lorsque les investisseurs sont moins nombreux à se porter acquéreurs, les banques choisissent de conserver les prêts plus longtemps afin d'éviter de les vendre à un prix réduit et d'immobiliser les pertes.
Dans le cas de la dette de X, les banques ont attendu le moment où les marchés et la santé financière de l'entreprise leur permettraient de vendre sans subir d'énormes pertes. Entre-temps, les prêteurs de X, qui comprennent également BNP Paribas et Société Générale, ont perçu d'importants paiements d'intérêts.
Les prêts accordés à des entreprises comme X sont généralement assortis d'intérêts supérieurs de plusieurs points de pourcentage au taux de référence pour les crédits de qualité. Dans le courriel qu'il a adressé à ses collaborateurs, Elon Musk aurait tiré son chapeau à l'entreprise, qui connaît actuellement une embellie.
Et vous ?
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Que pensez-vous de l'évolution de la situation financière de X (ex-Twitter) depuis son rachat par Elon Musk ?
Des sources rapportent que la situation de l'entreprise se stabilise. Qu'en pensez-vous ? À quoi cela pourrait-il être dû ?
Selon vous, la plateforme va-t-elle se redresser et devenir « la place publique numérique » promise par Elon Musk après le rachat ?
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