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Huawei divorce d'Android de façon officielle avec le lancement de HarmonyOS Next,
Son système d'exploitation qui représente une des réponses de la Chine aux sanctions américaines

Le , par Patrick Ruiz

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Huawei annonce le lancement de son système d’exploitation fait maison et dénommé HarmonyOS Next. La manœuvre marque une séparation avec l’écosystème Android. En effet, contrairement aux itérations précédentes de HarmonyOS, HarmonyOS NEXT ne prend plus en charge les applications Android. Cette étape représente surtout un pas supplémentaire de l’affranchissement de la Chine des technologies américaines.

HarmonyOS Next est un système d’exploitation architecturé autour d’un micronoyau et qui se positionne comme alternative à Android et iOS

HarmonyOS a toujours fait l’objet de beaucoup de spéculations quant à savoir s’il serait basé sur Linux ou simplement un fork d’Android. Ce que Huawei répond lors de la HDC 2019 est qu’HarmonyOS est architecturé autour d’un micronoyau. En termes d’usages, la firme chinoise a souligné qu’il allait assurer la prise en charge d’une panoplie d’appareils : smartphones, haut-parleurs intelligents, systèmes embarqués au sein des véhicules, etc. Bref, un système d’exploitation avec une forte orientation objets connectés et applications industrielles. En fait, les responsables de l’entreprise ont fait mention extensive de Fuchsia OS de Google pour faire comprendre ce qu’est HarmonyOS. La firme est allée sur le terrain des comparaisons entre micronoyaux et a avancé que les communications entre processus sous HarmonyOS sont cinq fois plus rapides que dans le cas Fuchsia OS. « HarmonyOS est complètement différent d’Android et d’iOS », indiquait alors l’entreprise.

Les sanctions américaines semblent donc plutôt avoir pour effet inattendu de stimuler l’innovation chez Huawei. La firme a réagi en développant HarmonyOS et en renforçant sa capacité à produire des technologies clés en interne, comme en témoigne le succès du Mate 60 Pro. Ce smartphone a suscité un engouement patriotique parmi les consommateurs chinois, et Huawei a dû augmenter sa production pour répondre à la demande.

Le succès initial de Huawei dans le lancement de HarmonyOS apparaît comme un indicateur que l'entreprise chinoise maintient son expertise technique en dépit des sanctions américaines. Huawei se prépare maintenant à une autre transition majeure en abandonnant complètement Android. Les versions précédentes de HarmonyOS prenaient en charge les applications développées pour Android, mais HarmonyOS Next mettra fin à cette compatibilité, créant ce que l'entreprise appelle un système d'exploitation « pur ».

Les entreprises technologiques chinoises se démènent pour développer des versions de leurs applications compatibles avec HarmonyOS. Des entreprises chinoises, dont Ant Group, propriétaire d'Alipay, et McDonald's China, auraient intensifié leurs efforts pour recruter des développeurs pour HarmonyOS.

D’après les chiffres publiés par Huawei lors de la présentation d’HarmonyOS, l’entreprise comptait déjà 800 000 développeurs autour de son écosystème de produits. De récents rapports font état de ce que des centaines d'experts techniques des plus grandes entreprises publiques et privées chinoises, dont la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), China Telecom, Meituan et Baidu, se sont réunis à Pékin le mois dernier. L'objectif : former le personnel de ces entreprises afin qu'il puisse être certifié en tant que développeur du système d'exploitation (OS) Harmony de Huawei. La combinaison de ces initiatives porte les estimations du nombre de développeurs pour HarmonyOS à plus de 2,2 millions et le nombre d’appareils activés à plus de 700 millions.

C’est sans compter l’appui du système éducatif et donc l’afflux de développeurs qui en seront issus. En effet, pour répondre à la demande de formation de talents, les universités chinoises remplacent déjà Android par HarmonyOS dans leurs syllabus de formation au développement d’applications mobiles.

Les applications que les consommateurs chinois utilisent au quotidien, notamment WeChat de Tencent, Douyin (la version chinoise de TikTok), Alipay d'Alibaba, l'application de covoiturage Didi et l'application de livraison de nourriture Meituan, ont toutes créé ou sont en train de créer des applications dédiées à HarmonyOS.

En outre, de nombreux gouvernements locaux ont lancé des politiques visant à soutenir l'adoption plus large d'HarmonyOS. Par exemple, le gouvernement de Shenzhen a mis en place un plan visant à éliminer les technologies clés qui constituent un goulot d'étranglement et cherche à élever HarmonyOS au niveau des principaux systèmes d'exploitation mondiaux d'ici à 2025.

Les mesures incitatives spécifiques de ce plan consistent notamment à encourager les entités gouvernementales à acheter des dispositifs HarmonyOS et à récompenser les cas d'utilisation réussie du logiciel HarmonyOS.

Les directives sont telles que l’adoption de ce système d’exploitation se fasse à la vitesse de l’éclair au sein de tous les secteurs dirigés par le gouvernement, notamment l'éducation, les services financiers, les transports, les services publics, etc. Cela signifie qu'HarmonyOS pourrait atteindre un milliard d'appareils l'année prochaine, soit à peine cinq ans après sa naissance.

Huawei, le géant technologique chinois, a annoncé son intention d’étendre son OS pour smartphones HarmonyOS à l’échelle mondiale. Malgré les sanctions dirigées par les États-Unis, qui ont privé l’entreprise de l’accès à des technologies clés, Huawei reste déterminé à promouvoir son système d’exploitation maison.

Les sanctions américaines ont l’avantage pour les utilisateurs mondiaux de créer la concurrence dans des secteurs sous la domination des grandes enseignes technologiques US

Gitee est une autre des initiatives chinoises d’extirpation de la dépendance aux technologies américaines. Une sortie d’un responsable de Huawei en lien avec ce développement en dit long sur l’objectif : « Si la Chine ne dispose pas de sa propre communauté open source pour maintenir et gérer les projets, notre industrie nationale du logiciel sera très vulnérable à des facteurs incontrôlables. » L’intervention de Wang Chenglu pointe du doigt les sanctions à répétition des autorités américaines.

Vladimir Poutine a chargé le gouvernement d’organiser la production nationale de console de jeux vidéo, de services de gaming en nuage et de systèmes d’exploitations souverains. Le gouvernement est susceptible de confier les aspects logiciels de l’initiative à la société russe VK derrière le lancement du magasin d’applications RuStore en réponse au retrait des alternatives occidentales. L’industriel GS Group spécialiste en production des systèmes électroniques est pressenti comme chargé de la fabrication en sous-traitance des appareils dans le cadre de ce projet de création de consoles de jeux vidéo, de services de gaming en nuage et de systèmes d’exploitations souverains.

Le tableau n’est pas sans faire penser au Runet – l’Internet souverain russe. L’une des idées derrière l’Internet souverain russe est de permettre à Moscou de se doter d’un poste de commandement unique à partir duquel les autorités peuvent gérer les flux d’informations dans le cyberespace russe (alias Runet) ; cela inclut la surveillance, la limitation ou le blocage de ces flux sur toute ou partie de l’étendue du cyberespace russe. Ce dernier s’appuie donc sur son propre système de noms de domaine pour lui permettre de continuer à fonctionner, ce, même s'il était coupé du web mondial. L'objectif, selon les autorités russes, est de « garantir un Internet stable, sûr et transparent. »

D’un point de vue technique, le Runet est architecturé autour de dispositifs spéciaux qui intègrent un logiciel de surveillance des milliers de points d’échange entre la Russie et le Web au sens large. Ces derniers sont chargés d’alimenter le centre névralgique d’analyse en temps réel des volumes et les types de trafic installé au sein du Roskomnadzor – le régulateur russe en matière de télécommunications.

D’après les retours des autorités russes, le premier test en 2019 s’est passé avec succès. « Il s'est avéré qu'en général, tant les autorités que les opérateurs de télécommunications sont prêts à répondre efficacement aux risques et menaces éventuels et à assurer le fonctionnement de l'Internet et du réseau unifié de télécommunications en Russie », a déclaré Alexei Sokolov – directeur adjoint du ministère du Développement numérique, des communications et des médias lors de la conférence dédiée.

Source : Huawei

Et vous ?

Quelles implications HarmonyOS pourrait-il avoir sur la compétitivité globale d’Apple en Chine et à l’international ?
Comment la montée en puissance de systèmes d’exploitation comme HarmonyOS influence-t-elle la dynamique du marché des smartphones ?
En quoi le développement de technologies indépendantes comme HarmonyOS peut-il affecter les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis ?
Quel impact la transition vers un système d’exploitation “pur” pourrait-elle avoir sur les utilisateurs et les développeurs d’applications ?
Comment les consommateurs et les entreprises devraient-ils se préparer à l’émergence de nouveaux écosystèmes technologiques ?

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Avatar de ilyos
Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 24/10/2024 à 17:17
Citation Envoyé par Anselme45 Voir le message
Devoir porter une app sur 2 OS différents (Android et iOS) qui en plus a un comportement différents d'un smartphone à l'autre, d'une version d'OS à l'autre, etc, c'est déjà une vraie galère alors devoir gérer 3, 4, 5 OS différents pour les smartphones, le doute s'installe!

C'est d'ailleurs pour cette raison que Microsoft avec son Windows Mobile a disparu! Au final, les développeurs ne voulaient pas traîner un OS de plus.

Il est fort peu probable que le marché soit d'accord de financer une demi-douzaine d'OS différents pour smartphone...

800'000??? C'est le chiffre indiqué par Huawei, mais je doute fort que cela soit le chiffre réel Les premiers développeurs vont devoir être financés par Huawei et ce n'est que si l'OS s'impose que des développeurs tiers vont s'intéresser au nouveau bébé. Qui peut imaginer un seul instant que Huawei se paie 800'000 développeurs? Est-ce que le parti communiste chinois et le bon président Xi ont mis toute l'armée rouge à la disposition de Huawei pour en faire des développeurs?

Au final, le futur va simplement montrer que Huawei a développé un OS destiné uniquement à la Chine (c'est justement ce que veut le gouvernement chinois: un logiciel dont il a le contrôle complet qui interdit tout sauf la possibilité de fliquer l'usager) et à l'international cela sera toujours Android après que le bon Trump ait quitté la Maison blanche! (c'est dans 1 ou 5 ans... Les chinois savent être patients).
Dans tous les cas, cet OS ne s'adresse pas au marché occidental qui est inférieur en termes de volumes au marché Chinois à lui seul, il va se diffuser dans les pays membres des BRICS+ ainsi que les pays du "Sud Global" partenaires de BRICS+ qui pourront l'adapter à leurs besoins, en gros 3/4 de l'humanité.
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Avatar de Fagus
Membre expert https://www.developpez.com
Le 25/10/2024 à 13:54
Ils peuvent gagner des parts de marché importantes. J'ai vu passer une nouvelle comme quoi ils déployaient leur dernière version sur de nombreux appareils de 5 ans (une centaine selon eux-même).

Avec android, chez des grandes maisons sérieuses... on peut se retrouver avec juste des patchs pendant 2 ans, et après bye bye les vieux téléphones, la dernière API de paiement d'android n'en voudra plus.
Je crois que sur mon tél android, au bout de 2-4 ans, l'API du google wallet a été déprécié, donc toutes les app. qui utilisent le NFC de google ou le stockage sécurisé via l'API de google, ne marchent plus. Et autant dire que les producteurs d'app ne se cassent pas la tête pour utiliser l'API du capteur NFC, non ils passent par google wallet.
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Avatar de domi65
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 26/10/2024 à 17:00
Au final, le futur va simplement montrer que Huawei a développé un OS destiné uniquement à la Chine (c'est justement ce que veut le gouvernement chinois: un logiciel dont il a le contrôle complet qui interdit tout sauf la possibilité de fliquer l'usager) et à l'international cela sera toujours Android après que le bon Trump ait quitté la Maison blanche! (c'est dans 1 ou 5 ans... Les chinois savent être patients).
Je ne sais pas ce que veut le gvt chinois. Mais ce que tu sembles oublier, c'est que la non utilisation d'Androïd par Huawei n'est pas du fait de la Chine mais des Etats-Unis. Cela dit, comme le savent tous les chasseurs de complotistes, Trump est à la solde des Russes. Il est peut-être aussi à celle des Chinois.

Enfin, je dis ça, j'en sais rien, je n'ai pas toutes tes certitudes.
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