Elon Musk a collaboré avec la campagne de Donald Trump pour bloquer la diffusion sur X d'informations embarrassantes sur son colistier, JD Vance, du candidat républicain à la présidentielle. Il s'agit d'un document de 271 pages compilé par la campagne de Donald Trump pour évaluer JD Vance et auquel Ken Klippenstein, un journaliste indépendant, a eu accès et l'a publié sur X. Mais les liens vers le document ont été bloqués par X et le journaliste a été banni de la plateforme. Cela a déclenché un tollé et Elon Musk a été accusé de censure. Ce dernier avait fortement critiqué Twitter pour son choix similaire d'arrêter la propagation d'une histoire sur Hunter Biden.
Elon Musk et son réseau social X sont au cœur d'une nouvelle polémique
Selon certaines sources, la campagne de l'ancien président Donald Trump s'est rapprochée du réseau social X d'Elon Musk le mois dernier pour discuter des copies piratées d'un document de campagne qui circulaient sur la plateforme. Le document publié par Ken Klippenstein, qui serait le résultat d'une opération de piratage informatique soutenue par le gouvernement iranien, contenait des communications internes d'un haut responsable de la campagne de Donald Trump et des documents que la campagne avait rassemblés sur le sénateur JD Vance avant que Donald Trump ne fasse de lui son colistier.
Le document publié par Ken Klippenstein contenait certaines informations personnelles de JD Vance, notamment son adresse personnelle et une partie de son numéro de sécurité sociale. Après que la campagne de Donald Trump a contacté X, la plateforme a bloqué les liens vers les fichiers et a banni Ken Klippenstein, au motif que le document contenait des informations personnelles sensibles telles que le numéro de sécurité sociale du sénateur de l'Ohio.
Le message de Ken Klippenstein sur X contenait un lien vers sa page Substack qui, elle-même, contenait un lien vers un PDF du dossier. Il n'a pas directement partagé les informations sur X. La suppression du dossier par X contraste avec l'approche plus nuancée de Meta, qui a choisi d'empêcher les utilisateurs de partager la lettre d'information de Ken Klippenstein, tout en permettant aux comptes Instagram et Facebook de Ken Klippenstein de rester actifs.
Un porte-parole de Meta a déclaré dans un communiqué : « nos politiques n'autorisent pas les contenus provenant de sources piratées ou les contenus divulgués dans le cadre d'une opération d'un gouvernement étranger visant à influencer les élections américaines. Nous bloquerons le partage de ce type de contenu sur nos applications, conformément à nos normes communautaires ». Ce qui contraste fortement avec l'approche agressive adoptée par X.
Il s'agit là d'un ensemble de mesures bien différentes de celles prises par Elon Musk il y a deux ans, après avoir critiqué la décision de Twitter de supprimer un article sur l'ordinateur portable de Hunter Biden en 2020. Il a qualifié ce choix de « violation du premier amendement de la Constitution » et a transmis des documents internes relatifs à cette décision à certains journalistes pour qu'ils en rendent compte, ce qui a eu pour effet d'expulser des personnes.
Elon Musk a présenté l'acquisition de Twitter en 2022 comme une tentative de favoriser une soi-disant « place publique numérique libre » et s'est insurgé contre la censure. Mais l'interdiction du journaliste Ken Klippenstein et la suppression de tous les liens vers sa lettre d'information Substack en rapport avec la campagne de l'ancien président Donald Trump soulèvent des questions sur le fait que la plateforme appartenant à Elon Musk favorise Donald Trump.
Elon Musk s'est impliqué dans les efforts visant à réélire Donald Trump. Ce dernier a envisagé de confier à Elon Musk un rôle clé dans son administration. L'approche agressive de X a mis en lumière le soutien de plus en plus marqué d'Elon Musk.
Elon Musk, l'absolutiste de la liberté d'expression, est accusé de censure
Les documents transmis par Elon Musk aux médias ont été diffusés sous le nom de « Twitter Files ». À l'époque, il avait affirmé que le gouvernement américain avait illégalement contraint Twitter à censurer les liens vers un article du New York Post sur Hunter Biden paru en 2020. Les anciens dirigeants de la société de médias sociaux ont par la suite déclaré qu'ils regrettaient leur décision et les avocats de Twitter ont écrit que le gouvernement ne s'était pas livré à la coercition ou à la censure. Elon Musk avait promis de lutter contre la censure du gouvernement, mais son bilan est mitigé avec de nombreuses controverses.
Après avoir acheté Twitter en novembre 2022 , Elon Musk a déclaré qu'il est un défenseur de la liberté d'expression et du partage ouvert de l'information, même si cela offensait l'un ou l'autre parti politique. Cependant, ses détracteurs affirment que la liberté d'expression telle que défendue par Elon Musk est à géométrie variable. « La liberté d'expression pour moi, pas pour vous. Il ne l'applique que si cela va dans le sens son discours », affirme un critique.
Ken Klippenstein n'a pas été le seul destinataire du dossier. En juillet, Politico a signalé que ses journalistes avaient reçu des courriels d'une personne proposant un ensemble similaire de documents privés provenant de la campagne de Donald Trump. Le Times et le Washington Post ont également indiqué avoir été contactés par une personne disposant d'informations sur la campagne. Ces trois médias ont finalement décidé de ne pas publier les documents.
Ken Klippenstein, dont le compte X a été rétabli à la suite de la polémique suscitée par l'affaire, a déclaré dans un billet publié sur Substack qu'Elon Musk avait acheté de l'influence politique et qu'il exerçait cette influence de manière de plus en plus « éhontée ». « La véritable interférence électorale ici est qu'une société de médias sociaux peut décréter que certaines informations sont impropres à l'électorat américain », a écrit le journaliste indépendant.
« Deux de nos droits les plus sacrés en tant qu'Américains sont les libertés d'expression et de réunion, en ligne ou non. C'est une humiliation nationale que ces droits puissent être restreints par n'importe qui ayant suffisamment de chiffres sur son compte en banque ». Au début du mois, Elon Musk est apparu lors d'un rassemblement en Pennsylvanie aux côtés de l'ancien président, effectuant un saut maladroit sur scène avant de faire quelques déclarations.
« Je ne suis pas seulement Maga, je suis Dark Maga », tout en invoquant le slogan « Make America Great Again » du candidat républicain. Elon Musk a ajouté que « ce sera la dernière élection si Donald Trump ne gagne pas en novembre contre Kamala Harris ». Selon le milliardaire, « Kamala Harris et ses collègues démocrates veulent priver les Américains de leur liberté d'expression, de leur droit de porter des armes, ainsi que de leur droit de vote ».
Elon Musk promeut régulièrement les discours et les projets de Donald Trump auprès de ses 201 millions d'abonnés sur X. Il a financé un groupe d'action politique appelé America Pac, qui a dépensé environ 80 millions de dollars pour aider Donald Trump à toucher des électeurs dans des États clés comme la Pennsylvanie.
Source : billet de blogue
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Le , par Mathis Lucas
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