« Je suis pour TikTok parce qu'il faut de la concurrence. Si vous n'avez pas TikTok, vous avez Facebook et Instagram », a déclaré Donald Trump lors d'une interview à Bloomberg BusinessWeek. Le nouveau discours de Donald Trump est un virage à 180 degrés par rapport aux propos qu'il avait tenus lors de sa présidence. Donald Trump avait livré une guerre sans merci à TikTok et ByteDance, qualifiant la plateforme de médias sociaux de menace pour la sécurité nationale des États-Unis. L'ancien président avait pris, en août 2020, un décret pour interdire TikTok aux États-Unis, mais avait été stoppé dans sa lancée par la justice fédérale.
TikTok est utilisé par 170 millions d'Américains. Aujourd'hui, Donald Trump affirme qu'il ne soutiendra jamais une interdiction de TikTok, une volte-face surprenante qui fait beaucoup parler. L'on ignore exactement la raison, mais il semble que le candidat républicain a toujours en travers de la gorge l'interdiction dont il avait fait l'objet sur Facebook après les événements du 6 janvier 2021, où des émeutiers ont pris d'assaut le Capitol des États-Unis. « Tout d'un coup, je suis passé de numéro 1 à n'avoir personne », affirme Donald Trump. Ses propos semblent indiquer qu'il refuse l'idée de laisser Zuckerberg dominer le marché.
Il est toujours piqué et semble détester Zuckerberg en raison de cela. Par conséquent si Donald Trump est élu, les États-Unis ne devraient pas aller plus loin dans leur volonté d’interdire TikTok. Le réseau social chinois serait une nouvelle fois miraculé, alors que Joe Biden tend vers son interdiction. Dans le même temps, Donald Trump est parfaitement conscient du désir des dirigeants de la technologie et des milliardaires de la Silicon Valley de soutenir le candidat qui est le plus susceptible non seulement de remporter l'élection présidentielle, mais également d'être favorable à la technologie. C'est-à-dire, pour l'instant, lui-même.
Lors de l'interview, il a déclaré : « celui qui est en tête reçoit tout le soutien qu'il veut. Je pourrais avoir la personnalité d'une crevette et tout le monde viendrait ». En somme, l'on a désormais un Donald Trump qui souhaite le maintien de TikTok sur le marché américain, principalement parce qu'il veut que Facebook soit davantage concurrencé, bien que ses propos démontrent qu'il a un problème personnel avec Zuckerberg. Et il est désormais favorable aux cryptomonnaies, expliquant que l'alternative serait de perdre la domination des cryptomonnaies au profit d'un autre pays, peut-être la Chine, un adversaire des États-Unis.
Le candidat républicain pourrait alors alléger ou rompre avec la politique menée par le Joe Biden, dont l'administration a déployé de gros efforts pour réguler le marché des cryptomonnaies. Au début de l'année, les États-Unis sont relativement ressortis vainqueurs d'une longue bataille juridique avec Changpeng Zhao (CZ), PDG de Binance, la plus grande bourse de cryptomonnaies au monde. Il a été contraint de démissionner et de plaider coupable d'avoir enfreint les lois américaines contre le blanchiment d'argent pour mettre fin à une enquête de plusieurs années. Mais un accord a permis à Changpeng Zhao d'éviter la prison.
Donald Trump est manifestement au fait des leviers du pouvoir et de la manière de les actionner. Et cela semble fonctionner, à en juger par le soutien croissant qu'il reçoit de la Silicon Valley et de la part des milliardaires comme Elon Musk et les jumeaux milliardaires Winklevoss, tous deux des magnats de la cryptomonnaie. Elon Musk, le PDG milliardaire de Tesla et l'homme le plus riche au monde, se serait engagé à verser 45 millions de dollars par mois pour soutenir Donald Trump. C'est le point culminant d'un virage public de patron de Tesla vers la droite et un nouveau signe de ses liens croissants avec Donald Trump.
Joe Lonsdale, cofondateur de Palantir, un trio de pionniers du capital-risque et les jumeaux Winklevoss figurent parmi les dirigeants de la Tech qui ont fait des dons à America PAC, un comité d'action politique soutenant l'ancien président Donald Trump. America PAC a recueilli plus de 8,7 millions de dollars depuis sa création, y compris plusieurs dons d'un million de dollars de la part de dirigeants de la Silicon Valley. Selon des documents déposés, Cameron et Tyler Winklevoss ont donné chacun 250 000 dollars. Peter Thiel, Marc Andreessen et Ben Horowitz ne manquent pas à l'appel et affichent leur soutien à Donald Trump.
Les milliardaires de la Silicon Valley ont salué le choix du sénateur de l'Ohio et ancien investisseur en capital-risque James David Vance comme colistier de Donald Trump. J. D. Vance a des liens de longue date avec les cercles d'élite de la technologie, ayant travaillé pour le fonds de capital-risque de Peter Thiel, Mithril Capital, à San Francisco entre 2015 et 2017. Il aussi travaillé pour le fonds de capital-risque Revolution, basé à Washington et lancé par le directeur général d'AOL, Steve Case. L'enthousiaste Jacob Helberg, cadre de Palantir et grand donateur de Donald Trump, a déclaré que Vance est "un choix protechnologie".
Crystal McKellar, fondatrice et associée gérante d'Aloft VC, a travaillé avec Vance chez Mithril Capital en 2012 et a accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Dans une déclaration lundi, McKellar a expliqué : « il [J. D. Vance] sera bon pour la Silicon Valley parce que c'est un bon capitaliste du marché libre qui croit à la croissance et à l'innovation et à l'élimination de la réglementation qui étrangle la croissance. Et il sera bon pour le pays pour les mêmes raisons et parce qu'il éprouve une véritable compassion pour les oubliés et les laissés-pour-compte du progrès », les soutiens de Donald Trump dans la Silicon Valley se multiplient.
À en croire certains critiques dans la communauté, l'escroquerie s'installe de plus en plus dans l'industrie technologique. L'innovation réelle s'est considérablement ralentie ces dernières années, menaçant de réduire les profits faramineux du début du siècle. Pour remplacer ces revenus, les dirigeants du secteur technologique se tournent de plus en plus vers des produits surfaits, voire carrément frauduleux, comme en témoigne l'effondrement de la bourse de cryptomonnaies FTX (et l'emprisonnement de son fondateur). Selon eux, l'administration Biden a fait de la lutte contre la fraude à la consommation une priorité absolue.
Ainsi, Joe Biden serait en train de perdre le soutien des milliardaires de la Tech en raison de sa politique. Les critiques indiquent que Donald Trump bénéficie du soutien de la Silicon Valley en raison du fait qu'ils jugent son programme et ses positions favorables à la technologie. En cas de victoire de Donald Trump, ils espèrent bénéficier à leur tour d'une réglementation laxiste afin de continuer à développer sans maux de tête l'IA, le marché des cryptomonnaies, etc.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous de la volte-face de Donald Trump sur l'interdiction de TikTok aux États-Unis ?
Selon vous, l'argument de la concurrence avancé par l'ancien président est-il crédible ?
Que pensez-vous de la position de Donald Trump sur les réseaux sociaux de Mark Zuckerberg ?
La Silicon Valley risque-t-elle une désillusion une fois que Donald Trump sera élu à la Maison Blanche ?
Voir aussi
Les milliardaires de la Silicon Valley apportent leur soutien à Donald Trump et Elon Musk, propriétaire de X, s'engage à verser 45 millions chaque mois, car Trump aurait une position jugée "protechnologie"
L'appétit croissant de la Silicon Valley pour les produits frauduleux pousse les milliardaires de la Tech à financer la campagne de Trump qui serait plus favorable aux escrocs que Biden, selon une analyse
Donald Trump, qui avait tenté d'interdire TikTok aux États-Unis, rejoint TikTok et compte déjà près de deux millions d'abonnés sur la plateforme