Les milliardaires de la technologie et de la Silicon Valley semblent faire la queue pour faire un don à la campagne présidentielle de Donald Trump. Il y a quatre mois à peine, Elon Musk déclarait qu'il ne donnerait pas d'argent à l'un ou l'autre des candidats à la présidence. Toutefois, ces dernières semaines, le PDG milliardaire de Tesla a publiquement affiché son soutien à Donald Trump et semble utiliser sa plateforme de médias sociaux X pour partager et encenser les idées du candidat à la présidentielle de novembre prochain. De plus, un récent rapport du Wall Street Journal indique que le PDG de Tesla compte faire bien plus.
Le rapport indique que Musk s'est engagé à verser chaque mois 45 millions de dollars à America PAC, un super comité d'action politique soutenant l'ancien président Donald Trump. Le groupe a été formé en juin et se concentrera sur l'inscription des électeurs et d'autres activités visant à faire élire Donald Trump. Au total, Musk pourrait contribuer à hauteur de 180 millions de dollars au PAC. C'est le point culminant d'un virage public de Musk vers la droite et un signe de ses liens croissants avec Donald Trump. Et ce, malgré le fait que Donald Trump et son colistier n'ont aucune attirance pour les véhicules électriques.
Les actions de Musk offrent à Donald Trump un soutien de premier plan dans sa quête de retour à la Maison Blanche lors de l'élection du 5 novembre. Mais Musk est loin d'être le seul soutien dont bénéficie Donald Trump dans le paysage technologique. Joe Lonsdale, cofondateur de Palantir, un trio de pionniers du capital-risque et les jumeaux Winklevoss figurent parmi les dirigeants de la Tech qui ont fait des dons à America PAC. Selon une déclaration publique, America PAC a recueilli plus de 8,7 millions de dollars depuis sa création, y compris plusieurs dons d'un million de dollars de la part de dirigeants de la Silicon Valley.
Les donateurs comprennent Shaun Maguire, partenaire de Sequoia, et Antonio Gracias, fondateur de Valor Equity Partners, ainsi que Doug Leone, cofondateur de Sequoia Capital, et Lonsdale de 8VC et Palantir. Musk est un proche associé de nombreux donateurs, dont Lonsdale. D'autres rapports soulignent que Marc Andreessen et Ben Horowitz ont déclaré au personnel de leur société de capital-risque Andreessen Horowitz qu'ils soutiendraient Donald Trump. Selon des documents déposés, Cameron et Tyler Winklevoss ont donné chacun 250 000 dollars. D'autres milliardaires, tels que Peter Thiel, ne manquent pas à l'appel.
Comme certains peuvent le penser, il s'agit peut-être d'un choix calculé de la part de Musk et des autres milliardaires et investisseurs de la Silicon Valley. Les analystes estiment que le programme de Donald Trump semble plus favorable aux entreprises technologiques, ce qui pourrait leur donner encore plus de pouvoir. « Il s'agit d'une nouvelle initiative, car ils estiment qu'il y a beaucoup d'enjeux du côté des cryptomonnaies, de l'agenda de l'IA au sein de l'entreprise. Cela ne signifie pas que l'on soutient les opinions [de Trump] sur l'immigration », a déclaré une personne ayant une connaissance directe de leurs projets.
L'industrie technologique de la Silicon Valley est depuis longtemps un bastion libéral niché en Californie, un bastion démocrate. Toutefois, certains dirigeants de la technologie, désenchantés par les positions du président Joe Biden en matière de réglementation et de fiscalité, ont opéré un glissement politique vers la droite. Selon une analyse publiée le mois dernier, l'appétit croissant de la Silicon Valley pour les produits frauduleux pousse de plus en plus de milliardaires de la Tech à financer la campagne de Donald Trump. Son programme, ainsi que son colistier, montrerait qu'il serait plus favorable aux escrocs que Joe Biden.
Les milliardaires de la Silicon Valley ont salué le choix du sénateur de l'Ohio et ancien investisseur en capital-risque James David Vance comme colistier de Donald Trump. J. D. Vance a des liens de longue date avec les cercles d'élite de la technologie, ayant travaillé pour le fonds de capital-risque de Peter Thiel, Mithril Capital, à San Francisco entre 2015 et 2017. Il aussi travaillé pour le fonds de capital-risque Revolution, basé à Washington et lancé par le directeur général d'AOL, Steve Case. L'enthousiaste Jacob Helberg, cadre de Palantir et grand donateur de Donald Trump, a déclaré que Vance est "un choix protechnologie".
Vance a également lancé sa propre société de capital-risque, Narya Capital, en 2020, avec le soutien de Peter Thiel, de Marc Andreessen, de l'investisseur en startup Scott Dorsey et de l'ancien PDG de Google, Eric Schmidt. Selon les déclarations de 2022, les données les plus récentes disponibles, Vance détenait des investissements personnels dans plus de 100 entreprises publiques et privées, dont Anduril Industries, un groupe de défense soutenu par Peter Thiel qui propose des solutions basées sur l'IA, et la société de simulation spatiale Slingshot Aerospace, ainsi que des actions Walmart d'une valeur estimée à 100 000 $.
Par ailleurs, Vance a également investi à titre personnel dans la plateforme vidéo controversée Rumble, avec une participation d'une valeur de 300 000 dollars en 2022, et dans l'application de prière chrétienne Hallow, avec une participation d'une valeur de 100 000 dollars cette année-là. Vance a également déclaré posséder entre 100 001 et 250 000 dollars en bitcoins sur la bourse de cryptomonnaies Coinbase en 2022. Crystal McKellar, fondatrice et associée gérante d'Aloft VC, a travaillé avec Vance chez Mithril Capital en 2012 et a accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Dans une déclaration lundi, McKellar a expliqué :
Envoyé par Crystal McKellar
À en croire certains critiques dans la communauté, l'escroquerie s'installe de plus en plus dans l'industrie technologique. L'innovation réelle s'est considérablement ralentie ces dernières années, menaçant de réduire les profits faramineux du début du siècle. Pour remplacer ces revenus, les dirigeants du secteur technologique se tournent de plus en plus vers des produits surfaits, voire carrément frauduleux, comme en témoigne l'effondrement de la bourse de cryptomonnaies FTX (et l'emprisonnement de son fondateur). Selon eux, l'administration Biden a fait de la lutte contre la fraude à la consommation une priorité absolue.
Chamath Palihapitiya, un ancien cadre de Facebook devenu investisseur en technologie qui a longtemps vanté les mérites du secteur des monnaies numériques, s'est exprimé de manière positive sur l'ancien président dans un podcast en juin. « Ces dernières semaines, le président Trump est devenu incroyablement procryptomonnaie », a-t-il déclaré. Selon les analystes, l'une des différences clés entre cette nouvelle cohorte et la classe ultra-riche de la Silicon Valley (qui a traditionnellement essayé de façonner la réglementation des entreprises) est leur volonté de s'affranchir de la réglementation sur d'autres questions.
Matt Murphy, partenaire de Menlo Ventures, a déclaré que même s'il ne connaissait pas bien Vance ni ses positions, le fait qu'il ait été choisi était un signe encourageant. « Je pense qu'il est bon d'avoir quelqu'un qui comprend la technologie. Nous avons en fait un jeune candidat qui semble bien connaître la technologie. Je pense que c'est une bonne chose pour le parti », a-t-il déclaré. Il est important de souligner que Vance a eu une relation quelque peu compliquée avec la Silicon Valley. Lors de sa campagne réussie pour le Sénat en 2022, qui a été soutenue par Peter Thiel, il a critiqué les Big Tech
Vance a déclaré à l'époque que les entreprises technologiques exerçaient trop de pouvoir et d'influence sur la politique. Il avait aussi ajouté que ses antécédents lui permettraient de s'attaquer à l'oligarchie des grandes entreprises technologiques. En outre, il a salué les mesures antitrust de l'administration Biden axées sur la technologie, en particulier la présidente de la Federal Trade Commission (FTC), Lina Khan. Il se démarque ainsi des républicains de la Chambre de commerce qui ont toujours critiqué l'interprétation large que fait Khan de la législation antitrust existante afin de poursuivre les entreprises technologiques.
Si les critiques de Vance vis-à-vis des Big Tech peuvent heurter certains acteurs du secteur, elles sont similaires aux sentiments exprimés par des acteurs plus modestes. Les startups et les sociétés de capital-risque se plaignent depuis longtemps du fait que la taille et la puissance des Big Tech ont rendu la concurrence difficile pour les petites sociétés. En somme, il sera intéressant de voir l'évolution de ses rapports avec les nouveaux soutiens de Donald Trump.
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Cela est-il seulement dû à la position "protechnologique" de Donald Trump et du profil de son colistier ?
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