
la plateforme continue de perdre ses utilisateurs
Le réseau social X d'Elon Musk continue de perdre des utilisateurs mécontents de l'orientation de la plateforme et du climat de chaos qui y règne. Un département du gouvernement de l'État de Victoria a annoncé la semaine dernière qu'il quitte X en raison du fait que la plateforme n'est plus sûre et productive pour l'engagement communautaire. L'annonce indique que X ne correspond plus aux objectifs de l'agence et que cette rupture n'a que trop tardé. D'autres agences de l'État sont susceptibles de suivre. Les changements apportés par Elon Musk depuis qu'il a racheté X (alors Twitter) poussent de plus en plus d'utilisateurs à déserter la plateforme.
« Nous quittons X (Twitter). Il est temps de porter la conversation ailleurs. Nous serons toujours présents sur d'autres plateformes avec des nouvelles et des histoires sur les communautés de Vic avec lesquelles nous travaillons et comment nous les aidons », a écrit comme dernier message sur X le ministère des Familles, de l'Équité et du Logement (DFFH) de Victoria. Dans une autre déclaration, il a ajouté : « nous nous efforçons de créer un Victoria plus inclusif. Pour ce faire, nous voulons parler avec notre communauté sur des plateformes où nous pouvons atteindre notre public en toute sécurité et de manière productive ».
Le DFFH a expliqué que la rupture avec X était attendue depuis longtemps et qu'il investira dans la communication sur d'autres plateformes de médias sociaux, sans toutefois préciser lesquelles. Cette rupture serait liée au fait que le réseau social d'Elon Musk ne réponde plus aux attentes du DFFH ou ne lui permette plus de remplir correctement la mission dont il est investi. (Le site du DFFH indique qu'il traite des questions telles que la protection de l'enfance, la violence familiale, le logement et l'égalité LGBTIQA+. La page X du département compte 2 752 abonnés et publie généralement des messages plusieurs fois par semaine).
We’re leaving X (Twitter). It’s time to take the conversation elsewhere. We’ll still be on other platforms with news & stories about Vic communities we work with & how we help them. pic.twitter.com/RCCOZ0O4n2
— Victorian Dept of Families, Fairness & Housing (@VicGovDFFH) March 26, 2024
« Hey @X... Ce n'est pas toi... mais c'est toi. Notre rupture n'a que trop tardé », a indiqué le DFFH, accompagné de deux émojis de cœur brisé. Selon un rapport du Guardian Australia, tous les ministères des États sont en train d'évaluer s'ils doivent rester sur la plateforme. Il indique qu'il est probable que les comptes du ministère de la Santé et du ministère des Transports seront les seuls à rester, car ils fournissent des mises à jour quotidiennes sur des sujets comme les perturbations des transports publics et les informations sur la santé publique. L'on ignore la cause de la rupture entre X et les autres départements du Victoria.
Entre-temps, une liste des médias sociaux du gouvernement de Victoria mise à jour le 26 mars montre que le ministère de l'Emploi, des Compétences, de l'Industrie et des Régions, ainsi que la police de Victoria, ont rejoint TikTok, un réseau social appartenant au géant chinois ByteDance. TikTok est actuellement au centre d'un "débat houleux" aux États-Unis où il est accusé d'être une menace à la sécurité nationale. Bien que les États-Unis n'aient pas apporté de preuves concrètes pour étayer leurs allégations, ils ont voté une loi visant à bannir l'application, sauf si ByteDance accepte de céder toute l'activité américaine de TikTok.
Le projet de loi, intitulé “Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act”, a été approuvé par un vote bipartisan écrasant de 352 voix contre 65. Si elle est promulguée, cette législation donnerait à TikTok environ cinq mois pour se séparer de son propriétaire ByteDance, sinon il sera interdit aux magasins d’applications aux États-Unis d’héberger l’application sur leurs plateformes. La loi est controversée par certains acteurs de l'industrie selon lesquels elle constitue un dangereux précédent. En outre, la Chine s'oppose à une vente forcée de TikTok et réfute aussi les allégations avancées par les États-Unis.
Pour en revenir à X, des millions d'utilisateurs ont quitté la plateforme depuis qu'elle a été rachetée par Musk, notamment en raison des changements radicaux qui ont suivi. Musk a notamment assoupli les règles de modération des contenus, qui limitaient auparavant les contenus haineux, et a rétabli des comptes jugés d'extrême droite. Les données publiées la semaine dernière par la société Sensor Tower, spécialisée dans la surveillance des applications, indiquent que X a perdu au moins 15 % de ses utilisateurs dans le monde depuis novembre 2022, juste après que Musk a conclu l'accord d'acquisition de 44 milliards de dollars.
Cette tendance décroissante contraste avec les modestes augmentations des bases d’utilisateurs mondiales d’autres applications de médias sociaux durant la même période, avec Snapchat en hausse de 8,8 %, Instagram de 5,3 %, Facebook de 1,5 % et TikTok de 0,5 %. Ces applications ont toutes connu des baisses aux États-Unis, mais aucune n’a été aussi marquée que celle de X. « X a connu la baisse la plus importante du nombre d'utilisateurs actifs par rapport à ses pairs », a écrit Abe Yousef, analyste principal chez Sensor Tower. Yousef a attribué cette tendance à une forme de frustration des utilisateurs à l'égard de Musk.
Yousef a déclaré : « cette baisse du nombre d'utilisateurs actifs de l'application mobile X peut être due à la frustration des utilisateurs face à des contenus flagrants, à des problèmes techniques généraux de la plateforme et à la menace croissante des plateformes de vidéos de courte durée ». En réponse au rapport de Sensor Tower, X a déclaré que le nombre d'utilisateurs actifs sur le plan mondial est plus élevé que ce que montrent les données du cabinet, avec 250 millions de personnes utilisant X chaque jour dans le monde. Cela représenterait tout de même une baisse par rapport au moment où Musk a acheté l'application.
L'année dernière, le directeur général de l'ABC, David Anderson, a fermé presque tous les comptes officiels du radiodiffuseur public sur X, citant des interactions toxiques, ainsi que le coût et le faible trafic. À l'époque, Musk avait accusé l'ABC d'embrasser la censure. JOY, la première et unique station de radio communautaire LGBTQI+ d'Australie, a également annoncé mercredi qu'il était temps de quitter la plateforme. L'association a rejoint la plateforme de médias sociaux en 2009.
« Au cours des 18 derniers mois, nous avons senti l'atmosphère passer d'un espace amusant et favorable à un espace ouvertement hostile à nos communautés. Nous ne voulons vraiment pas soumettre notre équipe au type d'hostilité que l'on trouve actuellement sur la plateforme, c'est pourquoi nous la quittons officiellement », a-t-elle écrit dans un communiqué publié sur son site Web. En France, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a également annoncé avoir quitté X.
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