« Nous devons effectuer davantage de recherches sur les plateformes de médias sociaux. Il faut étudier comment la désinformation circule, d'où elle vient et quels en sont les résultats », a déclaré Borrell dans un discours prononcé cette semaine devant le service diplomatique de l'Union européenne (SEAE). Au cours des six derniers, les sociétés Internet opérant sur le marché de l'UE - notamment, Google, Meta (Facebook), Twitter et TikTok - ont présenté des rapports d'étape sur le respect d'un code de pratique renforcé de l'UE sur la désinformation. À la suite des rapports, l'UE a conclu que les efforts de Twitter contre la désinformation sont insuffisants.
Aujourd'hui, Twitter a reçu un avertissement de la Commission européenne, car les efforts qu'elle a déployés pour lutter contre la désinformation n'ont pas été aussi efficaces que ceux de Google, Meta , Microsoft et TikTok. Les rapports comprenaient des données sur le montant des recettes publicitaires que les entreprises avaient évitées aux acteurs de la désinformation, le nombre ou la valeur des publicités politiques acceptées ou rejetées et les cas de comportements manipulateurs détectés. L'accent a été mis sur le fait que la société de médias sociaux rachetée par Musk déploie très peu d'efforts pour aider à freiner la propagande du Kremlin.
[tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">🔴 LIVE NOW: Keynote speech by HR/VP <a href="https://twitter.com/JosepBorrellF?ref_src=twsrc%5Etfw">@JosepBorrellF</a> at the EEAS Conference "Beyond disinformation – EU responses to the threat of foreign information manipulation" ⤵ <a href="https://t.co/EjFog6rGMo">https://t.co/EjFog6rGMo</a></p>— European External Action Service - EEAS 🇪🇺 (@eu_eeas) <a href="https://twitter.com/eu_eeas/status/1622872985865539585?ref_src=twsrc%5Etfw">February 7, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/tweet]
Le tollé a commencé lorsque le milliardaire a décidé de mettre fin à l'accès gratuit à ses API, ce qui a fait l'objet de controverses pour des raisons évidentes. Twitter a déclaré que l'accès gratuit à ses API prend fin ce 9 février. La décision a été critiquée par l'UE, qui a prévenu qu'elle pourrait limiter la capacité des chercheurs à étudier la désinformation sur la plateforme. L'UE s'intéresse tout particulièrement au comportement de Twitter et affirme qu'il s'agit d'une menace énorme alors que la guerre entre la Russie et l'Ukraine se poursuit. Selon l'UE, la Russie diffuserait par le biais de Twitter une désinformation visant à dissimuler ses méfaits en Ukraine.
La vice-présidente de la Commission chargée des valeurs et de la transparence, Vera Jourova, a pointé du doigt Twitter. « Je suis déçue de voir que le rapport de Twitter est à la traîne par rapport aux autres et j'attends un engagement plus sérieux vis-à-vis de leurs obligations découlant du code », a déclaré Jourova. La Commission a déclaré que le rapport de Twitter manquait de données et ne contenait pas d'informations sur les engagements pris pour renforcer les capacités des vérificateurs de faits. Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a mis en garde la société de médias sociaux contre de lourdes sanctions en cas de non-respect.
« Il est dans l'intérêt de tous les signataires de respecter leur engagement à mettre pleinement en en œuvre le code de pratique contre la désinformation, en prévision des obligations prévues par la loi sur les services numériques », a-t-il déclaré. L'ONG militante Avaaz a déclaré que les Big Tech n'étaient pas à la hauteur. « Le cirque de Twitter sape les fondements mêmes du code. Ils ont placé la barre si bas que personne ne regarde les échecs des autres plateformes », a déclaré Luca Nicotra, son directeur de campagne. La Commission a choisi de mener des recherches approfondies sur le fonctionnement de diverses applications de médias sociaux.
« Google n'a fait aucun progrès dans la collaboration avec les vérificateurs de faits et est vraiment en retard sur la transparence et l'accès aux données. TikTok essaie de rattraper son retard, mais son algorithme accélère encore considérablement la désinformation. Malgré certains progrès, la taille même de Meta signifie qu'ils sont encore souvent l'une des plus grandes sources de désinformation », a déclaré Nicotra dans un communiqué de presse. Google a déclaré qu'elle s'engageait à faire de ce code un succès. Meta a déclaré qu'elle avait beaucoup investi dans ses efforts et que ses équipes continuaient à travailler pour améliorer son approche.
[tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Musk has left up Russian disinformation, but now agreed to let the Tweet have a Community Note that says it is a lie?<br><br>LIE + Small correction ≠ Truth<br><br>LIE + Small correction = LIE<br><br>Fact Musk is overtly spreading Russian disinformation against US on His Twitter is very concerning</p>— David Rothschild 🌻 (@DavMicRot) <a href="https://twitter.com/DavMicRot/status/1622688624524378113?ref_src=twsrc%5Etfw">February 6, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/tweet]
TikTok a indiqué dans un billet de blogue qu'elle allait intensifier ses efforts. Les prochains rapports sont attendus en juillet. Les signataires du code ont lancé jeudi une plateforme de transparence permettant aux citoyens européens, aux chercheurs et aux ONG d'accéder en ligne à des informations sur leurs efforts de lutte contre la désinformation. Dans le cas de Twitter, les déclarations de l'UE suggèrent que le nouveau PDG Musk est en partie responsable des résultats médiocres du réseau social dans la lutte contre la désinformation. Ce dernier a notamment été désigné comme responsable de l'interdiction de l'accès libre aux API.
Cette mesure a été qualifiée d'énorme pas dans la mauvaise direction par rapport aux engagements pris par l'entreprise dans le passé. En 2018, Twitter a promis de s'attaquer au problème croissant lié aux faux rapports, mais maintenant, il semble que la plateforme fait très peu d'efforts sur ce front. La loi exigeait de Twitter qu'elle cesse d'héberger toute forme de médias de propagande et de désinformation soutenus par le Kremlin, y compris ses filiales. Et si elle ne le faisait pas, les conséquences seraient une interdiction par l'UE. De nombreuses recherches de ce type ont été menées depuis 2018, date à laquelle un code de la désinformation a été proposé.
L'UE ne veut plus prendre de risques et souhaite obtenir des réponses de Twitter sur son rôle à cet égard. Elle souhaite que la propagation de la propagande et la manipulation de l'information cessent également. De tels tirs contre Twitter ajouteraient certainement à la liste déjà longue des malheurs de Musk. Pour l'instant, l'entreprise n'a encore publié aucune déclaration à ce sujet.
Source : La Commission européenne
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