Les messages internes consultés par le quotidien révèlent également que Twitter cherche à ajouter des frais supplémentaires de 50 $ par mois pour ajouter des badges à chaque compte affilié à l'entreprise. Cela correspond à une capture d'écran publiée par le consultant en médias sociaux Matt Navarra, qui montre ce qui semble être un e-mail entre le chef de produit Twitter Evan Jones et une entreprise dont le nom a été caché.
« En tant qu'abonné à l'accès anticipé, vous obtiendrez une coche dorée pour votre organisation et des badges d'affiliation pour ses associés », indique l'e-mail. « Si vous souhaitez vous abonner, Verified for Organizations coûte 1 000 $ par mois et 50 $ par compte affilié supplémentaire par mois avec un mois gratuit ».Twitter is reportedly emailing businesses offering gold check mark verification for $1000 PER MONTH!
— Matt Navarra (@MattNavarra) February 3, 2023
And affiliate account verification for $50 each per month pic.twitter.com/hohTPKLKdi
The Information a confirmé les détails, ajoutant que la tarification « est en cours de finalisation et pourrait encore changer ».
Navarra a ensuite enchaîné avec une autre capture d'écran d'un message direct entre une autre entreprise et un chef de produit chez Twitter, qui confirme une fois de plus le tarif de 1 000 $ par mois. Twitter n'a toujours pas officiellement révélé d'informations sur les prix de son abonnement Verification for Organization et a commencé à offrir un accès anticipé au programme le mois dernier.
La nouvelle tarification du statut de coche dorée relève du nouveau service Twitter Blue for Business, qui est « une nouvelle façon pour les entreprises et leurs affiliés de se vérifier et de se distinguer sur Twitter », a annoncé la société en décembre. Sous leur compte principal, les clients Twitter Blue for Business peuvent lier des personnes, des entreprises, des marques affiliées (et même des « personnages de films ») qui recevront un petit badge de la photo de profil de leur société mère à côté de leur propre coche bleue ou dorée. Twitter a également introduit de nouvelles images de profil carrées pour les entreprises et les marques, et il a appliqué des coches grises aux comptes gouvernementaux.Second source confirms same information
— Matt Navarra (@MattNavarra) February 3, 2023
Twitter asking for $1000 per month for gold check mark verification pic.twitter.com/A1mXq46wDl
Musk a déclaré qu'au cours des prochains mois, Twitter supprimera toutes les coches vérifiées héritées, de sorte qu'à terme, seuls les clients individuels et professionnels payants auront un statut vérifié. « La manière dont [les coches vérifiées] ont été distribuées était corrompue et absurde », a-t-il tweeté le 12 décembre.
En clôturant le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, Musk a accumulé quelque 12,5 milliards de dollars de dettes et souhaite augmenter les revenus d'abonnement pour répondre à ces obligations (dans un contexte où il a réduit de 80% des effectifs de Twitter). De nombreux annonceurs ont stoppé leurs dépenses sur Twitter à la suite de la prise de contrôle chaotique de Musk fin octobre. Le mois dernier, dans l'espoir de reconquérir les spécialistes du marketing qui ont fui la plate-forme, Twitter a annoncé des partenariats avec deux fournisseurs d'analyse de la sécurité des marques, promettant de nouveaux outils pour garantir que les tweets adjacents ne soient pas offensants.
Pendant ce temps, Musk a annoncé vendredi que Twitter commencerait à partager les revenus publicitaires avec les créateurs pour les « annonces qui apparaissent dans leurs fils de réponse » à partir du 3 février. Il a ajouté que Twitter ne partagerait les revenus qu'avec les créateurs abonnés à Twitter Blue, mais n'a pas fourni des détails supplémentaires sur la façon dont le programme est censé fonctionner, y compris combien les utilisateurs peuvent s'attendre à être payés.
Pour les particuliers, Twitter Blue (qui comprend une coche bleue) coûte 8 $ par mois acheté sur le Web et 11 $ par mois via l'iOS d'Apple. La société a relancé le programme en décembre avec de nouvelles garanties conçues pour empêcher le déluge d'usurpations qui a inondé Twitter (provoquant une confusion généralisée) lorsque Musk a pour la première fois mandaté la refonte de Twitter Blue un mois plus tôt.
En somme, l'abonnement coûteux n'est que l'un des nombreux changements que le PDG Elon Musk a mis en œuvre dans le but d'augmenter les revenus et de réduire la dette de 12,5 milliards de dollars de Twitter. En plus des licenciements massifs, Musk a commencé à facturer aux utilisateurs 8 $ par mois pour une coche bleue, et commencera bientôt à obliger les développeurs à payer pour accéder à l'API de Twitter après avoir éjecté sans cérémonie leurs applications de la plate-forme le mois dernier.
En effet, Twitter a mis à jour son accord de développeur afin que les clients tiers soient désormais interdits. Dans la mise à jour, il est interdit la création « d'un service ou produit de substitution ou similaire aux applications Twitter » ; en clair, les applications Twitter tierces sont désormais interdites.
Le changement de règle intervient après que Twitter a silencieusement cassé plusieurs clients Twitter tiers populaires comme Tweetbot et Twitterific depuis le 12 janvier. À ce moment, les développeurs derrière les applications (dont beaucoup ont historiquement façonné toute l'expérience utilisateur de Twitter - Twitterific a été créé avant que Twitter n'ait sa propre application iOS native. Et ils ont gagné en popularité ces dernières années, en partie grâce à leur manque de publicités) ont déclaré qu'ils n'avaient reçu aucune communication de la société sur ce qui se passait. Puis, le 17 janvier, le compte développeur de l'entreprise a tweeté qu'il « appliquait ses règles d'API de longue date », ce qui « peut entraîner le dysfonctionnement de certaines applications ».
Une entreprise sous pression
Twitter est soumis à une immense pression pour réaliser des bénéfices (ou du moins, atteindre le seuil de rentabilité) alors que les annonceurs fuient la plate-forme suite à des politiques de contenu imprévisibles et en évolution rapide. La société, qui a une dette de 12,5 milliards de dollars, doit payer 300 millions de dollars lors de son premier paiement d'intérêts et a perdu une valeur estimée à 4 milliards de dollars depuis que Musk l'a acquise fin octobre 2022. Fidelity a récemment réduit la valeur de sa participation sur Twitter de 56 %.
Des plaintes en cascade
Pour réduire les coûts, Twitter n'a pas payé le loyer de son siège social à San Francisco ni de l'un de ses bureaux mondiaux depuis des semaines. D'ailleurs, le propriétaire de son siège social l'a poursuivi en justice. Twitter a également refusé de payer une facture de 197 725 dollars pour des vols charters privés effectués la semaine de la prise de contrôle de Musk, selon une copie d'une plainte déposée devant le tribunal de district du New Hampshire.
Les dirigeants de Twitter ont également discuté des conséquences du refus des indemnités de départ à des milliers de personnes qui ont été licenciées depuis la prise de contrôle, ont déclaré deux personnes proches des pourparlers. Et Musk a menacé les employés de poursuites s'ils parlent aux médias et « agissent d'une manière contraire à l'intérêt de l'entreprise ».
Une plainte indique que Twitter n'a pas payé une facture de 1 092 000 $ dans un contrat de logiciel qui n'expire qu'à la fin de 2024, et que la société dirigée par Elon Musk a apparemment l'intention de ne pas verser au fournisseur des paiements supplémentaires de 7 millions de dollars. Imply Data, Inc. a poursuivi Twitter devant la Cour supérieure de Californie du comté de San Francisco, alléguant une rupture de contrat.
Imply Data Inc. affirme qu'après avoir payé des factures totalisant environ 4,4 millions de dollars dans le cadre d'un contrat de services logiciels propriétaires qui court jusqu'en 2024, Twitter n'a pas payé sa facture trimestrielle du 30 novembre et « a renoncé à toute obligation de payer de futures factures », selon la plainte déposée devant le tribunal de l'État de San Francisco. Imply a estimé ses dommages à plus de 8 millions de dollars.
Imply, qui a été fondée en 2015 et est basée à Burlingame, en Californie, a déclaré que son procès marque un « exemple flagrant » du refus de Twitter de payer ce qu'il doit à d'autres entreprises « sans motif valable ».
Dans la plainte, Imply a déclaré qu'avant l'arrivée de Musk, Twitter avait versé à la société de logiciels plus de 10 millions de dollars sur quatre ans et « a toujours été très satisfait du produit d'Imply et de ses services de maintenance et d'assistance associés ». Une décision a été prise à la mi-2021 de prolonger leur contrat de trois ans supplémentaires.
Envoyé par Aperçu de la plainte
Le New York Times a rapporté le 22 novembre que Twitter se débarrassait de certains fournisseurs. La plainte d'Imply note la couverture médiatique de Twitter refusant de payer les vendeurs et dit : « Ce procès implique un cas aussi flagrant ». Imply a téléchargé (upload) la facture de 1 092 000 $ sur le portail des fournisseurs de Twitter, et la facture a été approuvée par Twitter le 5 octobre, selon la plainte. « Le 28 novembre 2022, lorsqu'Imply a accédé au portail du fournisseur, Imply a appris que Twitter avait supprimé la facture et clôturé le contrat de licence », indique le procès.
Twitter Blue, une bouée de sauvetage ?
Les mesures agressives indiquent que Musk continue de réduire les dépenses et de plier ou de rompre les accords précédents de Twitter pour faire sa marque. Son règne a été caractérisé par le chaos, une série de démissions et de licenciements, des annulations des suspensions de comptes et des règles précédentes de la plate-forme et des décisions capricieuses qui ont fait fuir les annonceurs.
Musk a ailleurs tenté d'économiser environ 500 millions de dollars en coûts non liés à la main-d'œuvre, en fermant un centre de données et en cherchant à gagner de l'argent grâce à une vente aux enchères des articles de bureau.
Twitter pousse également fortement son plan Twitter Blue (maintenant avec une option annuelle), visant à en faire un moteur de profit. Il prévoit de lever son interdiction des publicités politiques, à la recherche de dollars de campagne lors des élections américaines de 2024. Et la société envisagerait de vendre des noms d'utilisateurs par des enchères en ligne.
Source : The Information
Et vous ?
Que pensez-vous de la tarification de Twitter envisagée pour les entreprises et les comptes affiliés ?
Êtes-vous d'accord avec les internautes qui pensent que la réussite d'une telle mesure aurait pu empêcher le licenciement massif chez Twitter ou était-ce inévitable au même titre que d'autres entreprises technologiques comme Meta, Google ou même Microsoft qui ont reconnu avoir surembauché durant la période du covid, sans anticiper que la demande était exponentielle à cause de la situation et allait donc revenir à une « normale » par la suite ?