Les employés de Twitter peuvent travailler à domicile pour toujours ou de là où ils se sentent le plus productifs et créatifs depuis le mois de mars de l’année en cours. C’est l’une des entreprises à avoir adopté l’une des politiques de travail à distance les plus souples en raison de la survenue de la pandémie de coronavirus. Cette donne va changer avec l’acquisition de Twitter par Elon Musk. L’une des premières mesures vient de tomber : fin du télétravail pour ceux qui continueront à faire partie des effectifs du réseau social après la suppression annoncée de la moitié des emplois. La manœuvre apparaît en phase avec une tendance mise en avant par un rapport de la plateforme LinkedIn : les employeurs publient de moins en moins d’offres d’emploi avec des options de travail à distance.
Elon Musk est dans la continuité du positionnement qu’il a affiché lors de la confirmation d’un courriel interne à l’endroit de ses employés au cours du mois de juin. Il avait alors déclaré que « Le télétravail n’est plus admissible » et « les employés doivent passer un minimum de 40 heures par semaine au bureau. »
Interrogé sur ledit contenu il en avait confirmé l’authenticité en affirmant que « les employés qui ne s’aligneront pas peuvent déjà penser à aller chercher du travail ailleurs. » Elon Musk avait évoqué sa présence permanente dans les usines de Tesla (à laquelle il attribue la survie de l’entreprise) comme justificatif à son positionnement. L’on avait alors anticipé sur une translation de sa posture actuelle en matière de télétravail à Tesla sur Twitter dans le cas où le rachat serait effectif. Le rachat est désormais confirmé et vient mettre fin à la décision de l’ancienne équipe dirigeante selon laquelle « les employés de Twitter peuvent travailler à domicile pour toujours et de là où ils se sentent le plus productifs et créatifs. »
En effet, le débat en toile de fond est celui de la comparaison de la productivité des employés selon qu’ils sont en télétravail et au bureau. La question se posait déjà avant la survenue de la pandémie de coronavirus et revient sur la table avec acuité dans l’actuel contexte. Microsoft a initié un sondage sur un échantillon de 20 000 personnes dans des entreprises disséminées dans 11 pays pour y voir plus clair. Résultat : 87 % des participants à l’enquête disent être plus productifs en télétravail et 88 % des dirigeants émettent des doutes quant à ce que leurs employés en télétravail puissent être plus productifs que dans un bureau.
C’est une plausible explication à la baisse des publications des offres d’emplois avec des options de travail à distance par les employeurs. C’est en tout cas ce qui ressort d’un récent sondage sur LinkedIn.
Que ce soit en Allemagne, au Royaume-Uni, en Inde ou aux États-Unis, la tendance est la même : les employeurs publient désormais moins d’offres d’emplois avec des options de travail à distance. À contrario, les chiffres font montre d’un intérêt croissant des chercheurs d’emploi pour le télétravail.
Dans les cas des USA, après que les offres d'emploi avec des options à distance ont atteint un pic en février avec 20 % de toutes les annonces, elles ont chuté à 14 % en septembre, qui est la statistique la plus récente, selon les données de LinkedIn.
Le positionnement des employeurs contre la formule de travail à distance fait suite à une multiplication de leurs appels de retour au bureau de par le monde, ce, malgré les concessions que les employés lancés sur la formule sont prêts à faire. En effet, les travailleurs lancés sur la formule télétravail disent être prêts à accepter de voir leurs salaires revus à la baisse pour poursuivre suivant cette approche. Selon un sondage d’Ivanti, près de 50 % (d’un échantillon de 1000 travailleurs) le feraient.
Près des deux tiers (63 %) des personnes interrogées ont déclaré qu'elles préféraient travailler à distance plutôt que d'être promues et près de la moitié (48 %) ont déclaré qu'elles accepteraient une baisse de salaire en échange de la possibilité de travailler de n'importe où. Pour confirmer la tendance, seuls 12 % des répondants ont déclaré vouloir retourner dans un bureau à temps plein à l'avenir.
Pourtant, un employé dans un bureau serait productif sur moins de 3 des 8 heures sur une journée de travail
L’étude d’Invitation Digital Ltd a porté sur près de 2000 (1989 pour être exact) employés de bureau (à temps plein) âgés de plus de 18 ans et disséminés sur l’ensemble du territoire du Royaume-Uni. En réponse à la question de savoir s’ils se considèrent comme productifs tout au long d’une journée de travail, la grande majorité (soit 79 %) a répondu non. D’après les résultats de l’étude, seul le cinquième (donc les 21 % restants) a répondu par l’affirmative. Le sondage a ensuite révélé que la durée moyenne de productivité sur le lieu de service est de 2 h 53 min, soit moins de 3 h.
Source : Reuters
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Le , par Patrick Ruiz
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