Erik Finman l’a dévoilé il y a peu. Le smartphone d’une valeur de 500 dollars prétend offrir une série de fonctions de confidentialité robustes ainsi qu’une boutique d’applications non censurée. Le Freedom Phone s’appuie sur une version personnalisée d’Android dénommée FreedomOS. Il mise sur des applications telles que Parler – le service de médias sociaux qui avait été précédemment banni des magasins d'applications à la suite de l'émeute du Capitole.
Le smartphone bénéficie de nombreux soutiens de la part de personnalités populaires de droite telles que Jack Posobiec et Candace Owens. Ceux-ci offrent à leurs partisans des codes de réduction pour l'appareil.
Les chercheurs en sécurité soulèvent déjà des questions en lien avec la sécurité sur l’appareil. La presse spécialiste en la matière rapporte que le smartphone s’appuie sur un processeur Helio P60 de MediaTek vulnérable à des attaques par contournement d’authentification. Le Freedom Phone ne serait rien d'autre qu'un Umidigi A9 Pro relooké – un smartphone chinois qui ne coûte que 119 dollars sur AliExpress.
D'autres griefs concernent la boutique d'applications du Freedom Phone connue sous le nom de PatriApp. La société n’explique pas quelles protections, le cas échéant, sont en place pour empêcher l'introduction de logiciels malveillants. Néanmoins une promesse : mettre une boutique d’application non censurée à la disposition des utilisateurs. « Notre propre boutique d’applications. Lisez ce qui vous plaît. Visionnez ce qui vous intéresse. Pensez ce que vous voulez. Rien n’est censuré », indiquent les porteurs du projet.
En gros, le Freedom Phone demeure un smartphone Android qui soulève la question de savoir quelle est sa réelle plus-value par rapport à l’existant. Tout, de la limitation du suivi en ligne à l’ajout d’applications bannies sur une boutique d’applications, est faisable avec un smartphone Android tiers. Le Google Play Store par exemple offre aux utilisateurs la possibilité de télécharger des clients de courriel chiffrés et des VPN.
Linux : l’ultime espoir ?
Les projets « Linux sur smartphone » se multiplient dans le sens de redonner aux utilisateurs une alternative viable à celle des GAFA. Le PinePhone par exemple est un smartphone annoncé par ses concepteurs comme étant open source. Le but de sa conception n'est pas seulement de fournir un téléphone Linux fonctionnel aux utilisateurs finaux, mais aussi de créer un marché pour un tel appareil, ainsi que de soutenir les projets orientés « Linux sur smartphone » bien établis. D’autres systèmes d’exploitation libres et open source sont représentés sur la plateforme.
L’une des propositions de valeur du PinePhone est de permettre aux utilisateurs de choisir leur système d’exploitation comme le ferait un possesseur de PC. En début d’année 2019, on parlait de PostmarketOS – une distribution Linux mise sur pied par des hackers et qui boote sur une panoplie de smartphones et appareils Android. Il faut compter avec celle-ci dans le projet PinePhone. Un portage de LuneOS – un système d’exploitation basé sur webOS – est en cours de développement. L’équipe derrière Sailfish OS travaille elle aussi à porter sa distribution Linux sur la plateforme PinePhone. Enfin, des tests avec Ubuntu Touch sont en cours.
LuneOS sur PinePhone
La possibilité pour l’utilisateur de choisir son système d’exploitation permet au PinePhone de se démarquer d’offres similaires. En effet, le Librem 5 – un smartphone GNU/Linux – n’offre que PureOS (un dérivé de la distribution Debian) comme système d’exploitation. Bien sûr, les férus d’informatique peuvent procéder aux adaptations nécessaires pour installer l’OS de leur choix, mais on anticipe qu’il s’agit d’un point faible pour le Librem 5 puisque l’utilisateur lambda se retrouve hors jeu.
Quid du volet catalogue d’applications ? À la réalité c’est le problème auquel on se heurte avec ces projets orientés Linux sur smartphone : l’absence d’écosystème d’applications fourni comme c’est le cas pour Android et iOS. Combler le gap avec les stores de Google et d’Apple repose sur la capacité des porteurs de tels projets de mettre sur pied un store conséquent d’applications natives. À côté de ces dernières, les applications HTML 5 constituent une autre voie de sortie comme l’ont annoncé les têtes derrière le projet Librem 5. Après, tout repose sur l’aptitude des porteurs de projet à fédérer les efforts d’une communauté – condition qu’aucun n’a pu remplir jusqu’ici.
Le PinePhone sur le plan matériel c’est :
- 2 Go de mémoire vive LPDDR3 ;
- un écran LCD de 5,95 pouces avec une résolution de 1440 x 720 pixels ;
- 16 Go de stockage eMMC ;
- carte microSD bootable ;
- caméra arrière de 5 mégapixels et caméra avant de 2 mégapixels ;
- modem 4G LTE ;
- Wi-Fi 802.11b/g/n ;
- bluetooth 4.0 ;
- système de navigation : GPS, GPS-A, GLONASS ;
Si on peut lui reprocher de s’appuyer sur des composants propriétaires, il faut noter que l’appareil est muni de kill switches pour museler les périphériques dont des tiers malveillants peuvent se servir à des fins d’espionnage. Le PinePhone tourne autour de 150 $.
Sources : FreedomPhone, Twitter
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